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Quand Thomas Pesquet revoit la Terre : Pourquoi les astronautes ont-ils une vue altérée en revenant de l'Espace ?
"Houston, on a un problème… avec mes lunettes !" Si Thomas Pesquet avait une opticienne à bord de l’ISS, elle aurait probablement été prise d’une grosse crise de rire (ou de panique) en observant les changements qui s'opèrent sur les yeux des astronautes. Car oui, après plusieurs mois à flotter dans l’immensité de l’espace, leur vue n’est plus tout à fait la même.
Lorsque notre cher Thomas Pesquet est revenu sur Terre, il a dû remarquer que ses yeux jouaient les rebelles. Ce n'est pas une bizarrerie personnelle, mais bien un effet secondaire commun chez les astronautes. Comment expliquer ce phénomène qui défie la gravité – littéralement ?
Attachez vos ceintures, on décolle pour un voyage au cœur des mystères de l’oeil en apesanteur !
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Quand l’apesanteur chamboule tout : la pression intracrânienne en ligne de mire
En orbite, à 400 kilomètres au-dessus de nos têtes, les lois de la gravité deviennent obsolètes. Le sang et les fluides corporels, habituellement attirés vers le bas par la force gravitationnelle, se redistribuent dans tout le corps. Cette redistribution a un effet particulier : un afflux de fluides se concentre dans la partie supérieure du corps, y compris la tête. Ce phénomène est appelé "état de pléthore céphalique".
Évidemment, l’œil ne fait pas exception à cette règle. Les fluides augmentent la pression intracrânienne, c’est-à-dire la pression dans le crâne. Mais cette pression supplémentaire n’est pas sans conséquences : elle déforme l’arrière de l’oeil et altère la vision. Imaginez vos globes oculaires pressés comme un ballon d'eau à demi gonflé... Vous voyez le genre ?
Selon la NASA, ce phénomène est connu sous le nom de SANS, pour "Spaceflight-Associated Neuro-Ocular Syndrome" (Syndrome Neuro-oculaire Associé aux Vols Spatiaux). Les astronautes peuvent développer une hypermétropie temporaire, c’est-à-dire une difficulté à voir de près, entre autres symptômes visuels.
L’oeil, un organe sous haute tension
L’un des principaux coupables du SANS est le nerf optique. Celui-ci, directement connecté au cerveau, transmet les informations visuelles. Lorsque la pression intracrânienne augmente, le nerf optique peut être comprimé, provoquant un gonflement appelé "papilloedème". Cette compression altère non seulement la vision, mais peut aussi, dans certains cas extrêmes, provoquer des dommages à long terme.
De plus, la forme du globe oculaire peut changer sous l’effet de cette pression. La partie arrière de l’oeil, la rétine, peut être poussée vers l’avant, rendant l’oeil plus plat que sa forme normale. Conséquence ? Une vision floue, surtout sur les objets rapprochés.
Et ce n’est pas tout : l’absence de gravité modifie aussi la circulation sanguine dans la rétine, privant parfois l’œil des nutriments essentiels. Un vrai casse-tête – ou plutôt un casse-œil – pour les scientifiques !
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Retour sur Terre : la gravité fait son come-back
Une fois de retour sur notre bonne vieille planète bleue, Thomas Pesquet et ses collègues doivent réapprendre à vivre avec la gravité. Pour les yeux, cela signifie un lent retour à la normale. Mais pas immédiatement : dans certains cas, les troubles visuels peuvent persister pendant plusieurs mois, voire devenir permanents. Heureusement pour Thomas, les effets semblent généralement réversibles, mais ce n’est pas une garantie universelle.
D’ailleurs, l’impact du SANS peut varier d’un astronaute à l’autre. Alors que certains s’adaptent sans encombre, d’autres présentent des modifications de leur vue bien plus marquées. Pourquoi ? Probablement en raison de différences génétiques, de leur forme oculaire de base ou d'autres facteurs encore mal compris.
La prévention en apesanteur : lunettes et solutions high-tech
Les agences spatiales ne restent pas les bras croisés face à ces problèmes. Pour minimiser les risques, des contre-mesures sont testées, comme des lunettes sur mesure adaptées aux variations de la vision. Et oui, même dans l'espace, on peut être "fashion" et protéger sa vue !
D'autres solutions incluent des "shorts à pression négative" (non, ce n’est pas une nouvelle tendance de mode) qui visent à attirer les fluides corporels vers le bas, simulant ainsi l'effet de la gravité sur la Terre. Mais soyons honnêtes, difficile de se promener avec style dans ce genre de tenue…
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Et pour nous, terriens, qu’est-ce qu’on en tire ?
On pourrait se dire : "OK, c’est sympa tout ça, mais je ne prévois pas de partir sur Mars demain matin !" Pourtant, les recherches sur la vision des astronautes ont des répercussions bien concrètes sur la santé visuelle ici-bas.
Les études sur le SANS permettent par exemple de mieux comprendre des affections comme le glaucome ou d’autres troubles liés à la pression intracrânienne. Les technologies d’imagerie développées pour surveiller les yeux en apesanteur trouvent également des applications dans les cabinets d’ophtalmologie.
Et qui sait, peut-être qu’un jour, vos lunettes seront issues des innovations nées dans un laboratoire spatial !
Conclusion : Quand la vue d’en haut redéfinit la vision d’en bas
Si Thomas Pesquet et ses amis astronautes nous inspirent par leur courage et leur curiosité, leur expérience sert également à révolutionner notre compréhension du corps humain. L’espace n’est pas seulement une frontière ultime, c’est aussi un laboratoire où chaque effet secondaire peut devenir une découverte majeure.
Alors, la prochaine fois que vous ajustez vos lunettes ou que vous passez chez votre opticien OPTA préféré à Montmartre, pensez à Thomas Pesquet. Et si jamais vous décidez de décoller pour l’ISS, n’oubliez pas d’emporter une paire de lunettes parfaitement adaptée.
Qui sait, peut-être qu’un jour, c’est vous qui reviendrez avec des histoires de globe oculaire compressé à raconter… et une prescription à renouveler !